LCDLA - PRÉSENTATION - Stedelijk Museum Amsterdam, Benthem Crouwel Architects


Stedelijk Museum Amsterdam © John Lewis Marshall
 
A Amsterdam, la baignoire, le bébé et l'eau du bain ?
Alors, à jeter la nouvelle extension du musée Stedelijk ? Kirsten Hannema, journaliste au quotidien 'De Volkskrant', revient dans l’édition du 19 septembre 2012 sur l’étonnant projet de l'agence Benthem Crouwel Architekten, auteur d’une monumentale baignoire sur le Museumplein. L’édifice abrite les nouvelles salles d’expositions du musée mais aussi les visiteurs de la pluie. Form follows function.

UNE BAIGNOIRE QUI DONNE VIE A TOUTE UNE PLACE
Kirsten Hannema | De Volkskrant | Pays-Bas
19-09-2012
Adapté par: Michael Koller 

AMSTERDAM - L'agence Benthem Crouwel Architekten a donné un nouveau visage au Musée de la Ville, le Stedelijk Museum, répondant ainsi à la demande de la municipalité d’Amsterdam. Le grand contraste voulu par ces architectes fonctionne immédiatement.

Attendre devient même un plaisir dans le nouveau Stedelijk Museum. D’aucuns le constatent particulièrement à l'automne. A Amsterdam, la journée commence souvent sous la pluie et par forte brise. Devant l'entrée du musée Van Gogh, juste à côté, le long de la Paulus Potterstraat, une rue très fréquentée, il y a une longue file d'attente de personnes qui s'abritent sous des parapluies. Sous l'énorme auvent de la Baignoire, baptisée ainsi par Benthem Crouwel Architekten en raison de sa forme, chacun attend protégé, au sec, avec vue sur la Place des Musées, le Museumplein.

C'était une idée de génie de placer l'entrée du Stedelijk Museum sur la grande place située à l'arrière de ce complexe. L'architecte Mels Crouwel ne voulait sous aucun prétexte une sorte de pavillon de jardin à l’arrière du bâtiment principal comme c'est le cas au musée Van Gogh. Dès le début, il a opté pour un bâtiment dont l’entrée est accessible par le côté du Museumplein, jusque là insignifiant, créant, de fait, un véritable espace public.

Stedelijk Museum Amsterdam © John Lewis Marshall

C'est dans ce but qu'il a prévu cet énorme auvent et qu'il n'a donc pas placé la nouvelle grande salle d'expositions au-dessus du niveau de l'entrée mais en-dessous, installant le reste du bâtiment sur des colonnes. De cette façon, la place se prolonge visuellement dans le hall d'entrée, hall entièrement vitré et qui se poursuit au-dessous de la baignoire. En conséquence, il a choisi pour cette façade très visible un plastique blanc pour donner finalement au Museumplein à la fois une adresse et un vrai visage.

 C'est réussi, chacun le constate déjà. Avec l'arrivée de la Baignoire, toute la place recommence à vivre. Quand le soleil disperse finalement les nuages, les premières personnes se mettent en terrasse dans le nouveau café du musée à l'angle de la rue Van Baerlestraat. Derrière la grande façade vitrée, dans le hall, les premiers visiteurs commencent à se promener et se dispersent grâce aux différents escaliers pour atteindre les salles d'expositions. En-dessous du grand auvent, les premiers spectacles de rue se mettent en place.

Jusqu'à maintenant, la mission de Mels Crouwel a bien fonctionné. Après tout, le premier objectif de cette extension était de créer une surface supplémentaire de près de 9.500m² pour le musée. Ici encore, l'architecte a fait un choix clair et précis. Le contraste se veut fort entre la façade de cette Baignoire futuriste et le bâtiment ancien en brique édifié par Weissman en 1894.

Stedelijk Museum Amsterdam © John Lewis Marshall

A l'intérieur, au contraire, aucune interruption ni aucune distinction entre l'ancienne et la nouvelle partie du musée. Les nouvelles salles dans la cuve et en sous-sol sont peintes de la même couleur, le 'sandberg blanc', couleur de la maison depuis que l'ancien directeur a restauré tout le musée en 1938. Les architectes ont retenu un parquet à l'identique, comme l'éclairage des salles, par le haut.

L'idée était de créer des espaces neutres qui distraient le moins possible les visiteurs des oeuvres exposées. Pour la même raison, Mels Crouwel a conçu entre le premier étage et les salles d'expositions en sous-sol un escalator, sorte de conduit clos (claustrophobes s'abstenir) pour que le visiteur évite de traverser le hall d'entrée et qu’il reste confiné dans le monde de l'art.

L’escalier symbolise aussi la bonne logistique du bâtiment. Grâce à leur expertise dans la construction des gares et de l’aéroport de Schiphol (Amsterdam), Benthem Crouwel Architekten ont développé une sensibilité infaillible pour les flux.

Pourtant, les endroits les plus beaux demeurent ceux d’où personne ne peut 's’évader'. Par une petite fenêtre, entre l'ancien et le nouveau bâtiment, tout un chacun peut épier le hall par en-dessous ; par l'unique fenêtre de la Baignoire, une vue sur le Museumsplein ; par le célèbre 'escalier blanc' ('witte trap') dans l’ancien bâtiment, la Paulus Potterstraat. Et aussi par l’impressionnant escalier ouvert, le magnifique hall d’entrée.

A cet endroit, tous peuvent réaliser l’importance de ce nouveau musée de la ville d’Amsterdam : c'est un lieu où l’architecture, l’art et la ville se rencontrent.

Musée de la Ville d'Amsterdam - Le Courrier de l'Architecte
Benthem Crouwel Architects
de Volkskrant


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