LCDLA - PRÉSENTATION: NIOO-KNAW, Wageningen - Claus en Kaan Architecten



NIOO-KNAW © Rob Hoekstra

Sans papillon ni chaussette, l'Institut d'écologie de Claus en Kaan Architecten
Le 14 décembre dernier, Anka van Voorthuijsen, journaliste à ArchitectuurNL, mensuel spécialisé aux Pays-Bas, présentait les nouveaux locaux de l'Institut néerlandais pour l'écologie (NIOO-KNAW). S’il est question de laboratoire high-tech, les chaussettes en laine de mouton des premiers convertis ont laissé une empreinte durable, ne serait-ce qu’en creux. Claus en Kaan Architecten se joue des clichés.

LES RECHERCHES POUR ACCROITRE ET DEVELOPPER LA CONSTRUCTION DURABLE
L'Institut d'écologie de Claus en Kaan Architecten
Anka van Voorthuijsen | ArchitectuurNL | Pays-Bas
Adapté par: Michael Koller

WAGENINGEN - Les scientifiques de l'Institut néerlandais pour l'écologie (NIOO-KNAW) à Wageningen sont encore considérés par le monde extérieur comme des gauchistes pro-nature fanatiques se promenant avec des filets à papillons dans les prés. Certes, ce travail préliminaire est parfois nécessaire. Mais la recherche - comme la lutte contre les algues bleu-vert - a lieu essentiellement dans un laboratoire high-tech.

Avec ce nouveau bâtiment, le maître d'ouvrage veut d'abord clairement prendre ses distances avec l'image existante aux Pays-Bas de ces écolos porteurs de chaussettes en laine de mouton. Et, dans le même temps, il veut accroître et développer la construction durable grâce aux expériences dans et autour du bâtiment.

Claus en Kaan Architecten n'est pas connu comme un bureau dont les projets se proclament expressément durables, comme le sont, par exemple, les architectes Thomas Rau ou Kristinsson depuis déjà une dizaine d'années. Dans une phase préliminaire à la procédure de sélection, les architectes ont fait savoir qu'ils n'envisageaient certainement pas de concevoir une sorte de 'butte de terre' pour le NIOO. Le directeur, Louise Vet, n'était pas non plus à la recherche d'un aspect particulièrement organique, mais s'est montrée plutôt charmée par l'architecture distinguée, moderne et d'allure internationale.

NIOO-KNAW © Rob Hoekstra

Laboratoire high-tech
Le nouveau bâtiment de NIOO-KNAW se situe dans les alentours de Wageningen, au milieu des champs, au bord du campus en développement. L'Institut ne fait pas partie de l'université de Wageningen, mais est affiliée à la Koninklijke Nederlandse Akademie van Wetenschappen (Académie royale néerlandaise des sciences).

Sur le côté de la route se trouve, derrière un étang, un pavillon de verre et de bois, presque suspendu dans la nature. Le bâtiment principal se compose de trois parties : à l'avant, le long de la route entre Wageningen et Ede, se trouvent les laboratoires, derrière une façade presque entièrement vitrée à travers laquelle entre la lumière naturelle, nécessaire pour le travail en laboratoire. La façade vitrée ombragée par des brise-soleil en bois est complètement fermée aux influences extérieures et forme ainsi un tampon pour le reste du bâtiment.

Un autre effet a été assez bien choisi pour faire oublier l'image de ces porteurs de chaussettes en laine de mouton : l'allure high-tech de la façade. Dans le centre du bâtiment se trouvent d'un côté les entrepôts et les locaux de stockage - qui n'ont pas besoin de lumière naturelle - et de l'autre trois patios qui amènent justement de la lumière dans la profondeur du bâtiment. Cela réduit l'utilisation de la lumière artificielle.

A l'arrière du bâtiment se trouvent les bureaux. Alors que la façade du côté de la route est presque entièrement vitrée, les architectes ont choisi d'utiliser du bois pour ces bureaux. Les employés peuvent régler eux-mêmes la ventilation en ouvrant les fenêtres.

Derrière le bâtiment principal se trouvent encore six dépendances. Ces six boîtes identiques en lambris créent de loin une image très sobre. Or, chacun a sa propre utilité : un entrepôt pour les outils, des volières (le NIOO fait aussi des recherches sur les oiseaux) ou encore des aquariums pour plantes d'eau.

Les critères de ventilation et d'hygiène pour ces postes de travail sont beaucoup moins stricts. C'est pour cette raison qu'ils ont pu être placés en-dehors du bâtiment principal. C'est mieux pour le type de travail qui se fait à cet endroit et où s'opèrent la livraison et l'enlèvement du matériel lourd.

Le terrain est délimité par des digues surplombées d'arbustes épineux : de loin, ceux-ci semblent inoffensifs, mais ils ont, si nécessaire, le même effet qu'une clôture de fils barbelés.

NIOO-KNAW © Rob Hoekstra

Des contraintes exigeantes qui limitent la construction durable
Une fois dans le bâtiment, l'oeil du visiteur est frappé par les sols en béton, ce matériau qui se combine si mal avec une construction durable en raison de son énorme production de CO2. Mais, face au coût de l'acier, l'utilisation du béton a été l'unique possibilité.

Le bâtiment loge beaucoup de laboratoires qui doivent satisfaire à des exigences constructives très spécifiques et qui se révèlent plus sévères que dans un immeuble de bureaux ordinaires. Ainsi, les laboratoires doivent éviter toute vibration, ce qui rendait l'utilisation de planchers en bois impossible. En outre, la température dans un laboratoire ne peut pas fluctuer.

Dans ces bâtiments, presque tous les appareils utilisent de l'électricité, d'où une consommation élevée. Le matériel de recherche se trouve dans des chambres noires climatisées, ce qui ne permet pas non plus d'économiser de l'énergie. L'installation de lumières LED n'est pas encore adaptée pour une utilisation dans un laboratoire.

Néanmoins, l'ambition du maître d'ouvrage était de construire, malgré toutes ces contraintes, un bâtiment le plus durable possible. Donc, il a choisi du béton avec beaucoup de débris granulés et du ciment de haut fourneau. Les planchers en béton ont été finalisés avec une résine époxydique.

On trouve aussi un toit végétalisé avec différents types de plantes. Ces plantes sont liées à des capteurs, afin de découvrir lesquelles isolent le mieux le bâtiment et lesquelles filtrent les poussières fines. De plus, 25m² de végétation humide produisent un courant faible.

NIOO-KNAW © Rob Hoekstra

Un bâtiment comme terrain d'expérimentation durable
Le bâtiment, ses toits et les jardins hébergent toutes sortes de nouvelles technologies et permettent des expériences inédites afin d'examiner quelles installations apporteront encore plus d'effet durable. Le bâtiment est à vrai dire un grand champ d'expérimentation, un lieu de recherche pour construire par la suite des bâtiments plus durables. Cela n'est qu'un début.

Le NIOO a voulu un circuit d'eau fermé, sans raccordement à l'égout, son propre compostage pour le traitement des déchets organiques et la purification d'eau locale par les algues. Or, avec ces exigences, aucun permis de construction n'aurait pu être obtenu. C'est pour cela qu'il y a, aujourd'hui, un raccordement à l'égout mais, à long terme, il ne sera plus utilisé.

Le stockage de la chaleur produite par les panneaux photovoltaïques a rencontré également des problèmes de permis. Mais, après un long processus de négociation, la province a finalement accepté l'expérience vu l'ambition de réaliser un bâtiment durable. On a utilisé essentiellement du bois venant de l'Europe du nord traité à la chaleur. Pour être conforme à la sécurité incendie, le bois du bâtiment principal a été imprégné.

Le processus de construction a été une recherche constante pour toutes les parties impliquées pour trouver des solutions techniques et constructives innovantes et adaptées. Suite à l'exigence du NIOO, on a ainsi utilisé 80% de mastic conventionnel en moins que d'habitude, estiment les architectes.

NIOO-KNAW © Rob Hoekstra


Chapeau en bois
Le plan urbanistique a exigé un bâtiment en hauteur au bout du campus. Mais le programme du NIOO a pu rentrer facilement sur une petite empreinte. Grâce aux six dépendances en bois situées à l'arrière du bâtiment principal, il n'a pas été nécessaire de construire plus de deux étages.

Pour atteindre malgré tout la hauteur prévue par le plan urbanistique, Claus en Kaan a mis un chapeau au bâtiment : au milieu de l'étage supérieur, se trouve un cube avec une façade entièrement en lamelles de bois. Ce dernier héberge les locaux techniques, l'auditorium et une cantine. 

La construction a été un apprentissage pour toutes les parties impliquées. Il faut naturellement encore attendre pour savoir ce que produiront finalement toutes ces expérimentations en faveur du développement d'un bâtiment durable dans et autour du bâtiment. Cet édifice prouve surtout que la durabilité peut être élégante, moderne et confortable.

Fiche technique
Maître d'oeuvre: Claus en Kaan Architecten

Chefs du projet: Felix Claus, Dick van Wageningen, Katrin Weber
Equipes: J. Gerrit Wessels, C. van Dijk, W. Tang, L. Schuitmaker, J. Webb
Maître d'ouvrage: KNAW, Amsterdam
Constructeur: Berghege, Oss
Consultant structure: ARUP Amsterdam
Consultant installations: DWA, Bodegraven
Bureau d'étude en acoustique: DGMR, Arnhem
Consultant direction du chantier: Archisupport, Amerongen
Consultant coûts de construction: Basalt Bouwadvies, Nieuwegein
Début des travaux: avril 2009
Livraison: janvier 2011
Surface brute: 14.000m²
Programme: laboratoires, bureaux et volières
Coût des travaux: 16.700.000€ incl. installations, excl. aménagement intérieur et TVA


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